18.12.24
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10 succès du Mouvement Mondial Contre la Torture en 2024

En 2024, de graves crises des droits humains ont touché plusieurs régions. En Ukraine, le conflit en cours a entraîné des violences contre les civils, notamment des actes de torture et des détentions arbitraires. Au Bangladesh, une répression brutale contre des étudiants manifestants a conduit à une répression sans précédent, les forces de sécurité utilisant des armes létales contre les manifestants. Pendant ce temps, les parcours périlleux des migrants à travers l'Afrique du Nord et la Méditerranée ont continué d'exposer les populations vulnérables à des risques extrêmes, nombre d’entre elles subissant la torture et des mauvais traitements dans leur quête de sécurité. Ces exemples illustrent certains des défis majeurs en matière de droits humains en 2024, soulignant l'urgence de poursuivre les efforts pour défendre la dignité humaine à l'échelle mondiale.

L’année 2024 a également vu des avancées significatives dans la lutte contre la torture et les mauvais traitements, reflétant l’engagement indéfectible des membres du réseau SOS-Torture et de leurs partenaires à travers le monde. En revenant sur l'année écoulée, nous célébrons 10 réalisations clés qui illustrent l'impact du mouvement mondial contre la torture et inspirent un renforcement des efforts pour l’année à venir.

1. Afrique

En mai 2024, le Comité des Nations Unies contre la torture a condamné le Burundi pour la torture d'Epitace Nshimirimana, un opposant arrêté en 2015 pour avoir protesté contre le troisième mandat illégal de Pierre Nkurunziza. Cette plainte, déposée par Armel Niyongere du groupe de juristes SOS-Torture établi par l’OMCT en 2019, marque une victoire majeure contre l’impunité des crimes commis par les forces de sécurité burundaises, un combat que l’OMCT et ses partenaires mènent sans relâche depuis le début de la crise.

2. Asie

Le Bangladesh a atteint un tournant dans sa lutte contre la torture et l’impunité avec la Révolution de juillet, mettant fin à 15 ans de régime autoritaire sous le Premier ministre Sheikh Hasina. Cette répression violente a fait plus de 700 morts et des milliers de blessés. Des figures de la société civile comme Adilur Rahman Khan et ASM Nasiruddin Elan d’Odhikar ont été persécutées pendant des années pour leur engagement. Aujourd’hui, Khan joue un rôle clé en tant que conseiller du gouvernement intérimaire, apportant un espoir renouvelé pour la justice, en parallèle de la ratification par le Bangladesh de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

3. Europe de l’Est et Asie centrale

Le 25 octobre 2024, la Commission d'enquête de l'ONU sur l'Ukraine a confirmé que la torture dans les territoires occupés constitue un crime contre l’humanité. Entre 2023 et 2024, l’OMCT et ses partenaires ukrainiens ont élaboré une feuille de route pour enquêter sur ces crimes, soumettant deux lettres d’accusation, un rapport public et plusieurs conclusions à la Commission. Nous avons organisé sept événements de plaidoyer à Vienne, Genève, Bruxelles, Varsovie et Kyiv. Le rapport de la Commission reflète l’évaluation juridique de l’OMCT et constitue une avancée majeure vers la responsabilisation des auteurs devant la Cour pénale internationale.

4. Amérique latine

Après 12 ans d’emprisonnement, Verónica Razo a été libérée en janvier 2024 au Mexique. Arrêtée en 2011 pour enlèvement, elle a subi des actes de torture sexuelle en détention. L’OMCT a plaidé pour sa libération à travers des actions juridiques et internationales. Aujourd’hui réunie avec ses enfants, Verónica est devenue une défenseure des droits humains, soutenant d’autres victimes de torture au Mexique et militant activement pour leur libération et leur réparation.

5. Moyen-Orient et Afrique du Nord

Des milliers de migrants, réfugiés et demandeurs d’asile tentent chaque année de traverser la Méditerranée à la recherche d’une vie meilleure en Europe. La torture et les mauvais traitements restent omniprésents sur ces routes. L’OMCT continue de documenter ces violations des droits humains et leurs impacts sur les individus ainsi que sur les communautés d’accueil, plaidant pour l’abolition totale de la torture et défendant le droit de protéger les migrants, notamment en Tunisie et en Libye.

6. Enfants

En 2024, l’assistance juridique aux enfants privés de liberté fournie par le centre de droits CLRDC, partenaire de l’OMCT, a permis la libération de 14 enfants détenus aux Philippines. Grâce à cette aide juridique, ces enfants bénéficient d’alternatives à la détention par le biais de processus de réinsertion. Le CLRDC continue de suivre leur situation après leur libération, garantissant leur protection et leur réintégration dans la société.

7. Consortium « Unis contre la torture »

Face aux violations massives de l’interdiction de la torture lors de manifestations, les six organisations du consortium « Unis contre la torture » ont uni leurs forces. Leur engagement a conduit à l’intégration de garanties clés contre la torture dans un Protocole Modèle publié par le Rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté de réunion en mars 2024. Une résolution du Conseil des droits de l’homme de l’ONU en juin 2024 a renforcé cette interdiction, marquant une avancée cruciale.

8. Index Mondial de la Torture

Lancé en 2024, l’Index Mondial de la Torture est un outil interactif qui analyse la conformité des pays aux normes de lutte contre la torture. En combinant analyses de données et expertise locale, il met en lumière ce crime souvent sous-déclaré, identifie les tendances et suit les évolutions régionales dans 21 pays.

9. SOS-Defenders

En décembre 2024, l’OMCT et ses partenaires ont lancé SOS-Defenders, une plateforme collaborative documentant les cas de défenseurs des droits humains détenus arbitrairement. Déployée dans 10 pays, elle vise à sensibiliser et mobiliser pour la libération des défenseurs injustement emprisonnés.

10. Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains

En août, Jacques Sinzahera et Gloire Saasita, membres de mouvements citoyens congolais, ont été arrêtés arbitrairement et portés disparus. L’OMCT a réagi en alertant les autorités congolaises, en saisissant l’ONU et l’Union africaine. En novembre, un tweet d’un Rapporteur spécial de l’ONU a contribué à leur libération, démontrant l’impact de l’Observatoire, fruit d’un partenariat entre l’OMCT et la FIDH.

Rejoignez notre mouvement mondial contre la torture pour aider à protéger les défenseurs des droits humains à travers le monde et permettre aux survivants de se reconstruire et d'obtenir justice. Soutenez l'OMCT et son réseau SOS-Torture – votre don peut véritablement contribuer à la promotion de la dignité humaine.

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