Türkiye
28.07.17
Interventions urgentes

Soutenons les défenseur-e-s des droits injustement attaqué-e-s !

28 juillet2017 - La FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme) au nom del’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (unpartenariat FIDH-OMCT) et l’Association européenne pour la défense des droitsde l’Homme (AEDH) ont participé, ce mardi 25 juillet, au rassemblement desoutien aux défenseur-e-s des droits de l’Homme injustement incarcérés enTurquie. Cet événement organisé à Bruxelles par Amnesty international et Avaaz,dont font partie certain-e-s des militant-e-s arrêtés le 5 juillet dernier,accompagnait la remise des centaines de milliers de signatures de protestationà Madame la Haute Représentante/Vice-Présidente de l’Union européenne pour lesaffaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini, qui devaitrecevoir mardi le Ministre turc des Affaires étrangères,M. Mevlüt Çavuşoğlu.

L’AEDH etl’Observatoire considèrent qu’il est du devoir de l’Union européenne (UE) deprotester avec la plus grande énergie contre le développement en Turquie, sousla conduite du Président turc lui-même, d’une vaste opération de répression etde criminalisation de toutes les voix critiques, quelle que soit leur opinionet leur appartenance. Le président Erdogan, en mettant la justice, la police etl’armée à sa botte, en emprisonnant les journalistes indépendants, lesreprésentants d’ONG et d’autres activistes et en muselant toute organisation ouindividu qui n’approuve pas sa politique, fait de la Turquie une vaste zone denon-droit et viole ouvertement les principes démocratiques et les droitshumains.

L’Observatoire et l’AEDH ne peuvent accepter que l’UE neréagisse pas de manière plus forte à cesévénements. Aucun argument n’est de nature à justifier une telle timidité. Il seraithonteux que, sous prétexte de ne pas risquer des représailles du Gouvernementturc en matière commerciale ou migratoire, par exemple en craignant unedénonciation de l’ accord de mars 2016 en matière de migration, qui ad’ailleurs déjà mené à des nombreuses violations du droit international desdroits humains, l’UE ne se porte pas au secours des défenseurs des droits. Ilconvient de ne pas oublier celles et ceux qui vivent des jours très douloureuxdans les prisons turques car ce sont eux qui donnent un sens au mot liberté, etde les soutenir dans leur combat pour le respect de l’État de droit et desdroits de l’Homme en Turquie. A cette fin, nos organisations demandent àl’Union européenne d’ouvrir les négociations sur les chapitres 23 et 24[1] dans le cadre du processusd’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et de suspendre les négociationssur les autres chapitres en réponse aux violations de l’État de droit et desdroits humains de la part du Gouvernement.

[1] Les chapitres 23 et 24 de l’acquis communautaire de l’Unioneuropéenne renvoient respectivement aux chapitres « Appareils judiciaireset droits fondamentaux » et « Justice, liberté et sécurité ».