Djibouti
23.08.10
Interventions urgentes

Libération de Mme Halima Bil'a et de ses quatre enfants

DJI 300710.2/ DJI 300710.2.CC
Suivi du cas DJI 300710/ DJI 300710.CC et DJI 300710.1/ DJI 300710.1.CC
CAMPAGNES D’URGENCE/ EXACTIONS ENFANTS

Libération

Le Secrétariat International de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) a reçu de nouvelles informations sur la situation suivante à Djibouti.

Nouvelles informations

Le Secrétariat International de l’OMCT a été informé par une source fiable et Antenna International, une organisation membre du réseau SOS-Torture de l’OMCT, que Mme Halima Bil’a (environ 35 ans) et ses quatre enfants mineurs, Fatouma Mohamed Keiro (F), Bil’a (M), Kalifa (M) et Ali Mohamed Keiro (M), âgés de un à neuf ans, détenus arbitrairement à la prison de Nagade puis au camp de police de Obock, ont été libérés le 19 août 2010.

Selon les informations reçues, Mme Halima Bil’a et ses quatre enfants sont retournés dans leur village de Medeho (Mablas), dans le nord du pays. Mme Halima Bil’a souffrirait encore de vomissements et ses enfants subiraient les conséquences du manque d’hygiène au centre de détention de Nagade (des boutons sur le corps).

Rappel des faits

L’OMCT avait été informée de la détention arbitraire de Mme Halima Bil’a et de ses quatre enfants mineurs. Selon les informations reçues, le 17 avril 2010, Mme Halima Bil’a et ses quatre enfants ont été arrêtés à Medeho (Mablas), dans le nord du pays, par les forces de sécurité djiboutienne sur ordre du responsable de la Sécurité de la région du Nord de Djibouti. Ils ont été détenus, dans un premier temps, dans un camp de police à Djibouti ville avant d’être transférés, le 5 juin 2010, à la prison de Nagade dont les conditions de détention seraient très mauvaises (notamment une hygiène déplorable). Mme Halima Bil’a, alors très malade (vomissements et diarrhées), y était détenue conjointement avec ses quatre enfants dans la même cellule.

Le 2 août 2010, Mme Halima Bil’a et ses quatre enfants ont été transférés au camp de police de Obock, à Obock, situé sur le Plateau. Aucun motif n’aurait été donné quant à ce transfert. Selon ces mêmes informations, les conditions de détention dans le camp de police étaient meilleures qu’à la prison de Nagade et Mme Halima Bil’a aurait également reçu quelques soins après son transfert.

Mme Halima Bil’a n’a été inculpée d’aucune infraction et elle n’a pas eu accès à un avocat. Les visites de sa famille étaient limitées (seules deux visites auraient été autorisées suite au transfert). Selon les informations reçues, elle aurait été uniquement détenue, conjointement avec ses quatre enfants, en raison des activités de son mari, un militant actif du Front pour la Restauration de l’Unité et de la Démocratie (FRUD)[1] recherché par les autorités.

Remarques

Le Secrétariat International de l’OMCT souhaite remercier toutes celles et ceux qui sont intervenus en leur faveur, membres du réseau, autres organisations et individus.

Genève, le 23 août 2010.

[1] Le FRUD est un mouvement politico-militaire qui a été créé en 1991. Deux tendances se sont dégagées à la suite du deuxième accord de paix de mai 2001; la tendance du FRUD signataire de l’accord qui s’est transformé en parti légal, l’Alliance Républicaine pour le Développement (ARD). Ce parti a, par la suite, dénoncé la non application dudit accord ; et une autre tendance qui a refusé l’accord susmentionné et qui est restée dans les montagnes du Nord de la République de Djibouti pour poursuivre la lutte. Cette tendance, dont fait partie le mari de Mme Halima Bil’a, est qualifiée du FRUD armé.

Précédemment, lors du premier accord de paix signé en 1994, des anciens membres du FRUD ont fait dissidence et ont créé le parti qui s’appelle FRUD. Ce parti est membre de l’Union pour la Majorité Présidentielle.