Nicaragua
19.07.02
Interventions urgentes

Nicaragua: exécutions extra-judiciaires d'enfants et de jeunes des rues

Cas NIC 190702.EE
EXACTIONS ENFANTS
Exécutions extra-judiciaires

Le Secrétariat international de l’OMCT requiert DE TOUTE URGENCE votre intervention dans la situation suivante au Nicaragua.

Brève description de la situation

Le Secrétariat international de l'OMCT a été informé par Casa Alianza, une organisation membre du réseau de l’OMCT, que les meurtres d’enfants et de jeunes adultes continuent au Nicaragua.

Selon les informations reçues de Casa Alianza Nicaragua, au moins 97 (nonante-sept) enfants et jeunes nicaraguayens âgés de moins de 23 ans ont subi des morts violentes pendant les huit derniers mois de l’année 2001.

Selon les informations recueillies, 74% des victimes étaient des jeunes garçons et des jeunes adultes, qui constituent la majorité des victimes. 32% des victimes étaient âgés de moins de 17 ans et 61% de moins de 18 ans, amenant l’âge moyen des victimes à 16 ans.

Selon les informations reçues, les assassinats d’enfants des rues et de jeunes en situation vulnérable sont courants dans la région d’Amérique centrale. Entre-temps, un nombre toujours plus élevé d’hommes politiques tentent avec inexactitude de rendre les enfants et les jeunes responsables du niveau croissant de violence criminelle, au lieu de regarder de plus près les chiffres concernant les enfants et les jeunes victimes de meurtre.

Les statistiques du Nicaragua ont été récoltées au sein du programme d’aide juridique de Casa Allianza et d’articles de journaux. Selon ces sources, l’âge moyen des enfants assassinés au Nicaragua est le plus bas d’Amérique centrale. Il s’élève à 16 ans pour le Nicaragua, alors qu’il est de 17 ans au Honduras et 17.6 ans au Guatemala.

Selon les informations reçues, les armes à feu représentent la cause des meurtres dans 36% des cas, alors que les couteaux, le passage à tabac, l’empoisonnement et la suffocation provoquent 64% des morts violentes.

Selon les informations reçues, la majorité des assassinats d’enfants et de jeunes ont lieu dans la ville de Managua (45%), suivi par la région atlantique (16%). Les villes de Matagalpa et Estelí arrivent ensuite en troisième place. Concernant les auteurs de ces meurtres, cinq des assassins présumés (5%) sont des officiers de la police nationale, et deux sont des agents de sécurité privés (2%).

Le Secrétariat international de l’OMCT exprime sa plus vive inquiétude concernant la situation sus-mentionnée. L’OMCT rappelle que le Nicaragua a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant et qu’il est donc obligé de se conformer à son article 6 qui énonce que : « (…) tout enfant a un droit inhérent à la vie ». L’OMCT estime que les exécutions extra-judiciaires peuvent entraîner la responsabilité de l’Etat sur la base du principe de diligence due dans les cas où leurs auteurs ne sont pas identifiés. La diligence due impose aux Etats parties de prendre diverses mesures positives conformément aux normes internationales en matière des droits de l’homme. Ces mesures comportent les obligations de prévenir, de faire cesser, d’enquêter et de sanctionner les violations des droits de l’homme, de fournir une réparation adéquate et de faciliter la réadaptation ainsi que la réinsertion de la victime.


Actions requises

Nous vous prions de bien vouloir écrire aux autorités du Nicaragua, leur demandant:

i. de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir le droit à la vie, ainsi que la sécurité et l’intégrité physique et psychologique de tous les enfants et jeunes adultes au Nicaragua, y compris ceux qui vivent dans les rues ;

ii. d’ordonner immédiatement une enquête indépendante et impartiale sur les circonstances entourant tous ces meurtres, afin d’en identifier les coupables, les traduire devant une cour de justice et décider de sanctions pénales, civiles et/ou administratives, telles que prévues par la loi;

iii. de garantir le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans tout le pays, conformément aux lois nationales et normes internationales, et plus particulièrement à la Convention relative aux droits de l’enfant.


Adresses

- Dr. Enrique Bolaños Geyer, Presidente de la República, Casa de la Presidencia, Avenida Bolívar y Dupla Sur, Managua, Nicaragua. Fax : (+50 5) 228 79 11 ; (+50 5) 228 43 51 ;
E-mail : Presidente@presidencia.gob.ni; prensa@presidencia.gob.ni

- Dr. José Rizo Castellón, Vice-Presidente, Casa de la Presidencia, Avenida Bolívar y Dupla Sur, Managua, Nicaragua. Fax : (+50 5) 228 79 11

- Sr. Oscar Herdocia Lacayo, Procurador General de Justicia, Frente a la Iglesia San Francisco, Managua, Nicaragua. Telegrams: Procurador General de Justicia, Managua, Nicaragua. Fax: (+50 5) 266 85 54

- Dr. Benjamín Pérez Fonseca, Procurador de los Derechos Humanos, Estatua de Montoya, 2 cuadras arriba, a mano derecha, Managua, Nicaragua. Fax : (+50 5) 266 41 41
E-mail : procuracion@pddh.org

- Ing. Arturo Harding Lacayo, Ministro de Gobernación; Fax: (+50 5) 228 79 11

- Dr. Benjamín Pérez Fonseca, Presidente Comisión de Derechos Humanos en la Asamblea Nacional, Avenida Bolívar, Contiguo a Casa de Gobierno. Fax : (+50 5) 228 10 21

- Diario La Prensa, Apdo. 192, Managua, Nicaragua; Fax : (+50 5) 249 69 26 / 28
E-mail : nacionales@laprensa.com.ni

Veuillez aussi écrire aux représentations diplomatiques du Nicaragua dans vos pays respectifs.

Genève, le 19 juillet 2002

Veuillez nous informer de toute action entreprise en citant le code de cet appel dans votre réponse.