Tunisie
02.10.09
Interventions urgentes

Nouveaux cas de brutalité à l’aéroport de Tunis !

Genève, le 2 octobre 2009. L’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) condamne fermement les brutalités à l’encontre de M. Hamma Hammami, porte-parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) et époux de Me Radhia Nasraoui, avocate et défenseure des droits de l’homme, par les forces de l’ordre à son arrivée à l’aéroport de Tunis, le 29 septembre 2009. M. Hamma Hammami rentrait de Paris où il a critiqué la corruption au sein de la famille régnante et appelé au boycott de l’élection présidentielle du 25 octobre 2009 sur les chaînes Al Jazeera et France 24.

Selon les informations reçues, à son arrivée à l’aéroport de Tunis, qui était encerclé par les forces de l’ordre et dont le hall avait été vidé, M. Hamma Hammami a été entouré par de nombreux agents en civils ainsi que des hauts responsables, dont des commissaires de la police politique, qui l’ont escorté dans un bureau. M. Hamma Hammami y a reçu des coups répétés au visage et des coups de pieds dans la poitrine. Ses lunettes ont également été cassées. Trois jours après ces faits, M. Hamma Hammami en porte toujours les traces.

Par ailleurs, Me Radhia Nasraoui, qui attendait son époux à l’aéroport, a également été violemment frappée par les forces de l’ordre alors qu’elle dénonçait les abus. Son téléphone portable a aussi été cassé. Un constat médical établi le 1er octobre 2009 par les hôpitaux Universitaires de Genève, lors de la venue de Me Radhia Nasraoui dans cette ville, met en évidence des ecchymoses aux niveaux des avant-bras, de la jambe et du pied gauches.

Le Secrétariat International de l’OMCT exprime sa plus vive inquiétude quant à ces faits, en particulier à quelques semaines d’une échéance électorale importante en Tunisie, et condamne cette pratique devenue courante à l’encontre des militants politiques et des défenseurs de droits de l’homme à leur retour en Tunisie après un déplacement à l’étranger.

L’OMCT appelle les autorités tunisiennes compétentes à diligenter une enquête immédiate, efficace, exhaustive, indépendante et impartiale sur les événements et à poursuivre les auteurs présumés; elle enjoint également les autorités tunisiennes à mettre un terme à tout acte de harcèlement à l'encontre des opposants politiques et des défenseurs de droits de l’homme et à respecter leurs engagements internationaux en matière de droits de l’Homme, et notamment la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et le Pacte international relatif aux droits civils.

Contact:
OMCT: Eric Sottas, Secrétaire Général, Tel. +41 22 809 49 39