Mexique
10.05.01
Interventions urgentes

Mexique: Torture et libération de Benjamin Romero Ureiro

EXACTIONS ENFANTS
Cas MEX 150201.1 EE
Suivi du Cas MEX 150201 EE


Genève, le 7 mai 2001

Le Secrétariat international de l'OMCT requiert DE TOUTE URGENCE votre intervention au sujet de la situation suivante au Mexique.

Nouvelles informations :

Le Secrétariat international de l'OMCT vient de recevoir de nouvelles informations concernant la libération et les allégations de torture du jeune Benjamín Romero Ureiro qui avait été victime d’une disparition forcée à Morelia, Michoacán.

Selon la “Liga Mexicana por la Defensa de los Derechos Humanos” (Limeddh), Benjamín Romero Ureiro est réapparu après 27 jours de disparition forcée. Au cours de sa présentation publique en conférence de presse, il a affirmé qu’il avait été enlevé, torturé et soumis à divers interrogatoires sur le mouvement des étudiants. Benjamín Romero a affirmé qu’il ne déposerait pas de plainte pénal, car il n’avait pas confiance dans les autorités et qu’il rentrerait dans sa région natale, Guerrero, pour continuer ses études.

Selon son témoignage, Benjamín Romero Ureiro est sorti les 14 janvier 2001 à 6h00 de la « Casa 2 de Octubre », à Morelia, pour aller visiter un ami. Il a expliqué qu’il portait un sac à dos dans lequel il y avait 5000 pesos destinés à payer la dette d’une maison d’étudiants. Cette somme a été confisquée. Benjamín a été intercepté alors qu’il se trouvait sur les rues de Zamora y Cuautla par un véhicule de couleur noire. Trois individus en sont sortis et l’ont endormi avec une substance, probablement du formol ou de l’éther.

Plus tard, le même jour à 23 heures, il s’est réveillé dans la cité de Mexico. Il s’en est rendu compte grâce à une radio qui lui avait été laissée. Il est resté sans manger pendant quatre jours dans une chambre située apparemment dans un quartier périphérique. Il a ensuite été transféré en caravane jusqu’à l’Etat de Jalisco oú il est resté environ 8 jours de plus. Selon ses déclarations, il a ensuite été emmené à nouveau en caravane jusqu’à Hermosillo, Sonora, où il est resté cinq jours et a été interrogé sur le mouvement universitaire ainsi que sur l’affaire des cinq étudiants du Conseil général de la grève (Consejo General de Huelga, CGH) qui sont soumis à une procédure judiciaire du Tribunal universitaire de l’Université nationale autonome de Mexico.

Les individus qui l’ont enlevé avaient l’air d’appartenir à une corporation de police. Ils l’ont frappé et l’ont averti qu’il devait cesser de faire l’imbécile à l’Université. Ils ont ajouté qu’il s’agissait d’un bon conseil. Après avoir parcouru un autre trajet, ils l’ont abandonné sur la route, dans l’Etat de Nayarit. Il a finalement pu arriver à Michoacán.

Le Secrétariat général de l’OMCT partage l’avis de la Limeddh selon lequel, dans les cas de disparition forcée, de détention dans une prison clandestine et de torture, les agresseurs font souvent en sorte de terroriser leurs victimes afin de les empêcher de dénoncer les violations subies. Cette pratique contribue malheureusement au cercle d’impunité qui caractérise ce type de violations des droits fondamentaux. En ce sens, le Secrétariat général de l’OMCT et la Limeddh saluent les actions entreprises pour lutter contre ce phénomène et respectent, avec regret toutefois, la décision de Benjamin Romero de ne pas déposer plainte pénale et de ne pas assurer le suivi de son cas.

Bref rappel de la situation :

Le Secrétariat international de l'OMCT avait été informé de la présumée disparition forcée de Benjamín Romero Ureiro, un garçon de 17 ans, à Morelia, Michoacán. Selon les informations reçues de l' « Asociación de Familiares de Detenidos Desaparecidos y Víctimas de Violaciones a los Derechos Humanos en México », une organisation affiliée à AFADEM-FEDEFAM, membre du réseau de l'OMCT, Benjamín Romero Ureiro avait disparu le 14 janvier 2001 à Morelia.

Selon les informations reçues, Benjamín Romero Ureiro avait quitté le foyer d'étudiants "2 de Octubre", situé au 333 rue Benedicto López, Colonia Centro, à Morelia, Michoacán, où il vivait. Ce même jour, il avait dit à un ami qu'il allait organiser certaines activités dans un autre foyer d'étudiants. Cependant, il n'est jamais allé dans l'un des neuf foyers d'étudiants qu'il avait l'habitude de fréquenter.

Selon ses amis, ses présumés enlèvement et disparition se seraient produits entre sa résidence et cet autre foyer d'étudiants vers lequel il se dirigeait. Les mêmes sources avaient rapporté qu'au cours des jours précédents, Benjamín Romero Ureiro, ainsi que d'autres étudiants, avaient reçu des appels téléphoniques anonymes les intimidant et les menaçant de mort, en déclarant notamment : "ya bájale de huevos, los vamos a madrear" (si vous ne cessez pas de nous ennuyer, nous allons vous tuer).

En raison des activités de Benjamín Romero Ureiro, qui s’était distingué comme activiste d'un mouvement estudiantin, sa famille craignait qu'il n'eût été victime d'une disparition forcée et avait ainsi porté plainte au Ministère public du Tribunal ordinaire de Morelia (Agencia del Ministerio Público del Fuero Común) pour le crime de privation de la liberté personnelle ou enlèvement, sans avoir reçu, jusqu’au jour du premier appel urgent ( Cas MEX 150201.EE) aucune information sur sa situation.

Actions requises :

Nous vous prions de bien vouloir contacter les autorités mexicaines leur demandant

i. d'adopter toutes les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité physique et psychologique de Benjamín Romero Ureiro;
ii. d’ordonner une enquête complète et impartiale sur les circonstances de la disparition forcée de Benjamín Romero Ureiro et sur les dénonciations de possibles tortures, afin d'identifier les responsables, de les traduire devant un tribunal civil compétent et impartial et d'appliquer les sanctions pénales, civiles et/ou administratives prévues par la loi;
iii. en général, de se conformer à la Déclaration universelle des droits de l'homme, ainsi qu'aux pactes et conventions internationaux relatifs aux droits de l'homme, en particulier à la Convention relative au droits de l’enfants et à la Convention contre la torture, tout deux ratifiés par le Mexique.

Adresses:

· Doctor Vicente Fox Quezada. Presidente de la República Mexicana. México Distrito Federal Correo Electrónico: vicente@fox2000.org.mx radio@presidencia.gob.mx FAX: (+ 52 5) 522 20 00 Tel: 5542 4111 www.presidencia.gob.mx

· Dr. Jorge Madrazo Cuellar, Procurador General de la República, Av. Paseo de la Reforma esq. Violeta México, DF CP 06300. Fax: (+ 52 5) 346 09 04

· Dr. José Luis Soberanes, Presidente de la Comisión Nacional de los Derechos Humanos, México Distrito Federal. Fax: (+ 52 5) 681 71 99.Tel: (+ 52 ) 5 681 8032; 5681 7199

· Lic. Victor Manuel Tinoco Rubi, Gobernador del Estado de Michoacán, Tel: (0143)1400 71. FAX: (+ 52 ) 0143) 13-76-75.

· Lic. Jorge Eduardo García Torres, Procurador General de Justicia, En el Estado de Michoacán. Tel: (+ 52 ) 01 43 16-32-60. EXT. 165. (+ 52 ) (0143) 26-23-51.

· Lic. Jesús López Trujillo, Delegado de la Procuraduría General de la República en el Estado de Michoacán. tel: (+ 52 ) 01 43 13 0991

· Embajadas y Representaciones Diplomáticas de México en sus respectivos países

Veuillez nous informer de toute action entreprise en citant le code de cet appel dans votre réponse.