Mexique
12.03.02
Interventions urgentes

Mexique: une jeune fille de 17 ans battue et violée par des soldats.

Case MEX 110302.EE
EXACTIONS ENFANTS
Menace d’exécution extrajudiciaire/Torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants

Le Secrétariat international de l’OMCT requiert DE TOUTE URGENCE votre intervention dans la situation suivante au Mexique.

Brève description de la situation

Le Secrétariat international de l'OMCT a été informé de source fiable de la violente attaque, le 16 février 2002, infligée à la jeune Valentina Rosendo Cantu, une indigène de la communauté de Barranco de Bejuco, dans la municipalité d’Acatepec, Guerrero. La victime, âgée de 17 ans, est mariée à M. Fidel Bernardino Sierra et est la mère d’un bébé de trois mois.

Selon les informations reçues, la jeune indigène était en train de laver des vêtements dans un ruisseau à environ 200 mètres de chez elle, quand quatre soldats de l’Armée fédérale mexicaine la trouvèrent et lui demandèrent des informations sur les « encapuchados » (personnes aux visages masqués »). Lorsqu’elle répondit qu’elle ne savait rien sur eux, un soldat pointa son arme sur sa poitrine, pendant qu’un autre lui présentait une photo, en lui demandant d’identifier la personne, ainsi qu’une liste de 11 noms parmi lesquels elle devait dire si elle en connaissait. La fille répondit qu’elle ne connaissait personne.

Immédiatement après, le soldat qui pointait son arme sur elle l’aurait frappée à la poitrine avec la crosse de son fusil. La fille se serait évanouie et se serait écroulée, son visage heurtant une pierre. Les soldats l’auraient relevée alors par les cheveux et auraient menacé de tuer la ville entière, si elle refusait de dire où se trouvaient les individus recherchés. Après avoir répondu qu’elle n’était pas de cette communauté, elle aurait à nouveau été battue. Enfin, après l’avoir jetée à terre, les soldats auraient abusé sexuellement d’elle.

Après les faits, Valentina Rosendo retourna chez elle et, en compagnie de son époux, alla voir le délégué municipal, M. Ezequiel Sierra Morales, pour l’informer de ce qui s’était passé. Ensuite, ils se rendirent au dispensaire de santé dans la communauté de Caxitepec pour faire examiner les blessures de la jeune fille. Mais, le médecin refusa de leur fournir un certificat médical et une ordonnance, par peur des soldats. Par conséquent, ils allèrent à l’Hôpital général d’Aytula, Guerrero, où on diagnostiqua chez la fille un traumatisme abdominal ainsi que de nombreuses hémorragies causées par les coups reçus.

Selon les informations reçues, les soldats appartiennent aux troupes de l’Armée fédérale mexicaine installées dans le camp situé dans la localité de Mexcaltepec, dans la municipalité d’Acatepec, et qui ont toujours maraudé et commis de graves violations de droits humains contre les différentes communautés de la municipalité.

Le Secrétariat international de l’OMCT exprime sa plus vive inquiétude concernant l’intégrité physique, psychologique et sexuelle de Valentina Rosendo. L’OMCT rappelle que le Mexique a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant et qu’il est donc obligé de se conformer aux articles de ladite Convention. Et particulièrement à l’article 37 qui énonce que « les Etats parties veillent à ce que nul enfant ne soit soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».


Actions requises

Nous vous prions de bien vouloir écrire aux autorités du Mexique, leur demandant:

i. de prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir l’intégrité physique, psychologique et sexuelle de Valentina Rosendo, ainsi que l’intégrité physique, psychologique et sexuelle de tous les habitants de la communauté de Barranca de Bejuco en particulier, et de toutes les autres communautés indigènes de la municipalité d’Acatepec;
ii. d’ordonner une enquête minutieuse et impartiale sur les circonstances de cet incident afin d’en identifier les coupables, les traduire devant une cour de justice et décider de sanctions pénales, civiles et/ou administratives, telles que prévues par la loi;
iii. de garantir une réparation adéquate, incluant une réadaptation physique et psychologique, à Valentina Rosendo, ainsi que sa réintégration sociale;
iv. de garantir le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans tout le pays, conformément aux lois nationales et normes internationales, et plus particulièrement à la Convention relative aux droits de l’enfant.

Addresses

Doctor Vicente Fox Quezada, Presidente de la República Mexicana, México Distrito Federal, Fax: 52-555-277 23 76, Email: radio@presidencia.gob.mx

General Rafael Macedo de la Concha, Procurador General de la República, Av.Reforma, esq. Violeta, Col Guerrero México DF, CP 06300 México / DF México, Fax: 52 555 626 44 26, Email: ofproc@pgr.gob.mx

Dr. José Luis Sobenares Fernández, Presidente de la Comisión Nacional de Derechos Humanos, Periféco Sur 3469, Col. San Jerónimo Lidice, CP 10200 México / Df México, Fax: 52 555 681 71 99.

Lic. Juan Alarcon Hernández, Presidente Comision de Derechos Humanos de Guerrero, Av. Juárez, Esq. Galo Soberon y Parra, Centro, Chilpancingo, Guerrero, México, coddehum@prodigy.net.mx

Emb. Mariclaire Acosta Urquidi, Embajadora Especial de Derechos Humanos y Democracia, Fax: 52 5327 30 45, Email: macosta@sre.gob.mx

Veuillez aussi écrire aux représentations diplomatiques du Mexique dans vos pays respectifs.

Genève, le 11 mars 2002

Veuillez nous informer de toute action entreprise en citant le code de cet appel dans votre réponse.