Liban
05.10.06
Interventions urgentes

Liban: Cambriolage des bureaux de SOLIDA

LIBAN: Cambriolage des bureaux de SOLIDA à la veille
de la parution d’un rapport sur les interrogatoires « musclés » de l’armée.



Paris - Genève, le 5 octobre 2006. La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), dans le cadre de leur programme conjoint, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, expriment leur vive préoccupation face au cambriolage des bureaux de l’ONG « Soutien aux Libanais détenus arbitrairement » (SOLIDA), une organisation engagée dans la lutte contre la torture et en faveur du respect des droits de l’Homme.

Ainsi, dans la nuit du 4 au 5 octobre 2006, le matériel informatique de SOLIDA, contenant des informations importantes, ainsi que de nombreux documents de travail ont été dérobés au siège de l’organisation, à Beyrouth. Ce cambriolage s’est déroulé à la veille d’une conférence de presse - maintenue ce jour - à l’occasion de la parution d’un rapport sur les exactions commises par les services de renseignements de l’armée, au sein même du ministère de la Défense, lors des interrogatoires. Ce rapport, intitulé : « le Centre du détention du ministère de la Défense : un obstacle majeur à la prévention de la torture », fait état de l’impunité dont jouissent les auteurs d’actes de violence ou de torture, et trace un bilan dramatique concernant les violations commises ces 14 dernières années dans ce que SOLIDA appelle la "prison sous-sol".

L’Observatoire condamne ces faits, qui constituent une entrave flagrante aux activités de SOLIDA, et s ’inscrivent en violation de la déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée le 9 décembre 1998 par l’Assemblée générale des Nations unies, en particulier son article 6a) qui prévoit que « chacun a le droit [...] de détenir, rechercher, obtenir, recevoir et conserver des informations sur tous les droits de l’Homme et toutes les libertés fondamentales, en ayant notamment accès à l’information quant à la manière dont il est donné effet à ces droits et libertés dans le système législatif, judiciaire ou administratif national ».

L’Observatoire appelle les plus hautes autorités libanaises à garantir l’intégrité physique et psychologique des membres de SOLIDA, ainsi qu’à mener une enquête indépendante, exhaustive et impartiale sur ces faits, afin d’en identifier les auteurs et de les sanctionner selon les lois en vigueur au Liban.

Plus généralement, l’Observatoire appelle les autorités libanaises à se conformer aux instruments régionaux et internationaux en matière de droits de l’Homme, notamment la Déclaration universelle des droits de l’Homme et la Déclaration sur les défenseurs ci-dessus mentionnée.

Contact presse :
OMCT : Delphine Reculeau : +41 22 809 49 39
FIDH : Gaël Grilhot : +33 1 43 55 25 18