08.03.08
Interventions urgentes

Journée internationale de la femme

Genève, le 8 mars 2008.

La Journée internationale de la femme représente une occasion importante d’examiner les différentes formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes, perpétrées par l’Etat, au sein de la communauté ou dans la sphère privée. En effet, l’OMCT considère que célébrer la Journée internationale de la femme n’a de sens que si cette célébration contribue à la jouissance par les femmes de leurs droits fondamentaux sur un pied d’égalité avec les hommes. Cette approche implique par ailleurs que chaque Etat aborde la question de la violence contre les femmes comme une violation des droits de l’Homme et rejette toute justification basée sur la morale, les valeurs familiales, l’honneur, l’idéologie ou la culture.

L’OMCT voudrait rappeler que, dans sa Résolution A/RES/61/143 du 30 janvier 2007, l’Assemblée Générale des Nations Unies a invité le Conseil des Droits de l’Homme à inscrire dans son programme de travail d’ici à 2008 le suivi de l’Etude du Secrétaire général sur l’élimination de la violence à l’égard les femmes. Dans cette étude, le Secrétaire Général a formulé des recommandations essentielles, parmi lesquelles la nécessité d’introduire des lois nationales pénalisant les différentes formes de violence contre les femmes dont la violence domestique, le viol conjugal et le harcèlement sexuel. De plus, la mise en œuvre de ces lois doit être associée à des formations de sensibilisation à ces questions à l’attention des responsables de l’application des lois et du personnel judiciaire à travers, par exemple, la préparation de lignes directrices. Le système de justice pénale tout entier doit être amélioré afin de prendre en compte des préoccupations liées au genre. Le Secrétaire général a de plus souligné l’importance de fournir une aide juridique aux femmes victimes ainsi que d’autres services tels que des centres d’accueil, des services de santé ou une ligne d’appel urgent.

Par ailleurs, l’OMCT accueille très favorablement le rapport de la Rapporteure spéciale Yakin Ertürk chargée de la question de la violence contre les femmes, y compris ses causes et ses conséquences, rapport qui va être présenté le mardi 11 mars au Conseil des Droits de l’Homme. L’étude du Dr. Yakin Ertürk sur les indicateurs de mesure de la violence contre les femmes et de la réponse des Etats représente un outil innovant pour éliminer la violence à l’égard des femmes, en ce qu’elle vise à appréhender un large éventail de formes de violence et propose des indicateurs pour évaluer le respect par les Etats de leurs obligations internationales.

L’OMCT remarque avec une grande satisfaction que le Rapporteur spécial sur la torture a choisi de se concentrer cette année sur le droit des femmes de ne pas subir de torture, et se base sur la notion d’ « état d’impuissance » (« powerlessness ») - élément crucial pour appréhender de manière complète la violence contre les femmes étant donné le contexte discriminant dans lequel de tels actes se produisent.

L’OMCT appelle les Etats à appliquer les standards établis par les organes et mécanismes des Nations Unies cités ci-dessus et à assurer un suivi des recommandations qui sont formulées.

OMCT- Programme Violence contre les femmes : md@omct.org ou ov@omct.org.

UN Doc. A/61/122/Add.1, 6 juillet 2006.
UN Doc. A/HRC/7/6, January 29, 2008.
UN Doc. A/HRC/7/3, January 15, 2008.