Burundi
05.01.07
Interventions urgentes

Suivi du cas BDI 081206 - libération de trois journalistes

Cas BDI 081206.1
Suivi du cas BDI 081206
Libération

Genève, le 05 janvier 2007

Le Secrétariat international de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) a reçu de nouvelles informations concernant la situation suivante au Burundi.

Nouvelles informations :

Le Secrétariat international de l’OMCT a été informé par une source fiable de l’acquittement de Mme Domitile Kiramvu, M. Serges Nibizi et M. Mathias Manirakiza, mercredi 3 janvier 2007.

Ils ont pu regagner leur famille.

Rappel des faits :

Mme Domitile Kiramvu et M. Serges Nibizi respectivement journaliste et rédacteur en chef à la Radio publique africaine (RPA) avaient reçu une convocation du Substitut du procureur de la République en Mairie de Bujumbura, M. Macumi Liévin, le 21 novembre 2005, les invitant à se présenter le 22 novembre 2006. Après une audition qui n’avait duré que dix minutes, ils avaient été inculpés de « diffusion d’informations portant atteinte à la sécurité de l’Etat » et de « violation du secret de l’instruction » (articles 10 et 11 de la loi sur la presse).

Selon les informations, Mme Domitile Kiramvu avait commenté et critiqué en août 2006, sur l’antenne de RPA, des articles du bimensuel Intumwa (Le Messager), organe du parti présidentiel CNDD-FDD, présentant des preuves à l’encontre de présumés « putchistes[1] », alors que le dossier n’avait pas encore été transmis à la justice.

M. Mathias Manirakiza, directeur de la radio Isanganiro, avait été arrêté le 29 novembre 2006 après avoir été convoqué par le même procureur pour « diffusion d’informations de nature à perturber l’ordre et la sécurité publics » (article 10 de la loi sur la presse).

Selon les informations, M. Mathias Manirakiza était poursuivi pour avoir autorisé, en tant que directeur de la radio, la diffusion, en août 2006, d’une information selon laquelle l’armée aurait préparé l’attaque du palais présidentiel et du domicile du chef du parti présidentiel. Cette attaque aurait eu pour objectif de servir de preuve d’une présumée tentative de coup d’Etat, dont la réalité a été contestée par une partie des médias privés.

Selon les informations, ces journalistes étaient incarcérés illégalement car les dispositions sur base desquelles ils étaient poursuivis ne contenaient aucune peine alors que le code de procédure pénale exige que l’infraction soit punie d’une peine d’au moins un an pour justifier la détention préventive.

Remarques :

Le Secrétariat international de l’OMCT souhaite remercier toutes celles et ceux qui sont intervenus en leur faveur, membres du réseau, autres organisations et individus.

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Genève, le 05 janvier 2007

[1] Voir appel urgents BDI 070806, BDI 070806.1, BDI 070806.2.