Bahreïn
25.01.18
Interventions urgentes

Craintes pour la vie du défenseur des droits humains emprisonné Nabeel Rajab

Beyrouth -Paris - Genève, le 25 janvier 2018. Selon unesource crédible mais confidentielle, les autorités bahreïnies auraient planifiéd’interférer dans le traitement médical du défenseur des droits humains NabeelRajab, afin de mettre clairement en danger son intégrité physique et sasécurité. Une fois de plus, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (unpartenariat FIDH-OMCT), le Centre bahreïni pour les droits humains (BCHR) et leGulf Center for Human Rights (GCHR) demandent aux autorités bahreïniesde libérer immédiatement et sans conditions Nabeel Rajab.

Cette tentative de nuire à la santé de Nabeel Rajab n’est pas due au hasard mais arrive au moment où legouvernement le maintient sous une surveillance toujours plus stricte, afin del’empêcher de témoigner de la situation des droits humains dans son pays.Toutefois, les autorités ne parvenant pas à l’empêcher complètement detémoigner, elles cherchent désormais d’autres alternatives pour le réduiredéfinitivement au silence. Cette situation est d’autant plus inquiétante queNabeel Rajab, sous traitement médical, nécessite une intervention chirurgicaleet de suivre un traitement médical.

« LeBahreïn continue de persécuter notre ami et Secrétaire Général adjoint de laFIDH » remarque Dimitris Christopoulos, président de la FIDH. « Récemment, les signaux alarmants se sontmultipliés, soulevant les plus vives inquiétudes sur ses conditions dedétention. Le gouvernement doit cesser ces manœuvres et le libérerimmédiatement. Nous craignons désormais pour sa vie »


« Les autorités du Bahreïndevraient autoriser Nabeel Rajab à passer des examens médicaux réalisés par dupersonnel médical international indépendant, et que leurs résultats puissentêtre dûment enregistrés et accessibles à sa famille. La vie de Nabeel estgravement en danger. Il est temps qu’il puisse recevoir de toute urgence lestraitements médicaux nécessaires » ajoute Gerald Staberock,secrétaire général de l’OMCT.

Ces derniers mois, nombre de dissidents et activistesde premier plan sont tombés gravement malades alors qu’ils étaient en détentionau Bahreïn, et se sont vu refuser des soins adéquats, délivrés de manièreindépendante par du personnel médical fiable. Les autorités bahreïnies necessent d’emprisonner, détenir, torturer, intimider, déchoir de leurnationalité ou forcer à l’exil les nombreuses personnes s’opposantpacifiquement ou critiquant ouvertement les politiques mises en œuvre. Lesautorités ont en outre fermé plusieurs médias indépendants.

« Il ya de moins en moins de défenseurs des droits humains pouvant travailler auBahreïn, et ceux qui le font encore prennent tous les risques, même endétention. De fait, le harcèlement de Nabeel Rajab vise à réduire au silencel’ensemble de la société bahreïnie » affirme Maytham Al Salman,conseiller spécial au BCHR.

L’Observatoire,partenariat de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT),a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes deviolations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. La FIDH etl’OMCT sont membres de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de l’Union européennepour les défenseurs des droits de l’Homme mis en œuvre par la société civileinternationale.