République démocratique du Congo
21.06.00
Interventions urgentes
RDCongo: libération
Lettre ouverte au Dr. Adolphe Onusumba
Président du RCD / Goma
Genève, le 27 Septembre 2002
Monsieur le Président,
Le Secrétariat international de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) – principale coalition internationale d’organisations non-gouvernementales luttant contre la torture -, tient à exprimer sa plus vive inquiétude concernant les faits qui ont eu lieu dans le village de Yungu, situé à environ 40 km du centre de Kazimia, entre le 28 août et le 8 septembre 2002. En effet, l’OMCT a été informée par une source fiable que plus de 40 personnes, accusées de soutenir les forces gouvernementales et d’assister les May-May, ont été arbitrairement arrêtées et détenues par les forces du RCD Goma auxquelles étaient associées les anciennes forces de l’armée zaïroises connues sous le nom de Katanyama. Selon l’information reçue, ces personnes auraient subis des traitements cruels, inhumains et dégradants, auraient été soumises à des actes de torture et certaines sommairement exécutées.
Selon les informations recueillies, pendant les 16 jours qu’a duré l’occupation du village Yungu, les forces du RCD Goma ont procédé à un pillage systématique des biens appartenant aux habitants ainsi qu’à l’incarcération de 40 villageois(es) qu’ils ont obligés à se coucher par terre durant chaque journée les yeux braqués vers le soleil. Les femmes ont été violées et ont subi des fouilles corporelles dégradantes tel que le touché vaginal en public afin de vérifier si elles ne cachaient pas de l’or. Parmis les victimes, la source d’information cite les noms suivants : Rael Mukandwa, Honorina, Mme Namkamba, Samaki Jenos, Eshima, Emanuel, Kingi Asasa, Maoshwa Kateleka, Famba, Yakweli, Lufungulo, Ernet Chofu, et Kasereka. Dr Asende Willondja, médecin du Centre de réhabilitation des victimes de la torture (CEDH) à Kazimia, et son assistant Mmunga auraient également été torturés à leur arrivée au village le 2 septembre 2002 alors qu’ils se rendaient sur place pour fournir une assistance médicale et alimentaire aux victimes qui présentaient des séquelles graves. Les forces du RCD Goma ont ravis tout leur équipement médical, les médicaments, 12 sacs de farine et 200 dollars destinés à l’achat de poissons pour les victimes.
En conséquence, et compte tenu de ces éléments, le Secrétariat international de l’OMCT vous prie, Monsieur le Président, de bien vouloir intervenir auprès des troupes qui agissent sous vos ordres afin de faire cesser immédiatement les arrestations et les détentions arbitraires, ainsi que l’utilisation de la torture et autres mauvais traitements à l’encontre des populations civiles. En outre, l’OMCT aimerait insister sur la nécessité d’ordonner une enquête complète et impartiale sur les circonstances de ces arrestations et de l’utilisation de la torture et autres mauvais traitements afin d’en identifier les responsables et de les poursuivre en justice en application du droit pénal et civil selon les normes et standards internationaux et de garantir aux victimes une réparation adéquate. Finalement, l’OMCT rappelle que les violences commises à l’encontre de la population civile constituent des violations graves du droit international humanitaire et des droits de l’homme.
Tout en vous remerciant de l’attention que vous accorderez à cette requête, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de ma très haute considération.
Eric Sottas
Directeur
Président du RCD / Goma
Genève, le 27 Septembre 2002
Monsieur le Président,
Le Secrétariat international de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) – principale coalition internationale d’organisations non-gouvernementales luttant contre la torture -, tient à exprimer sa plus vive inquiétude concernant les faits qui ont eu lieu dans le village de Yungu, situé à environ 40 km du centre de Kazimia, entre le 28 août et le 8 septembre 2002. En effet, l’OMCT a été informée par une source fiable que plus de 40 personnes, accusées de soutenir les forces gouvernementales et d’assister les May-May, ont été arbitrairement arrêtées et détenues par les forces du RCD Goma auxquelles étaient associées les anciennes forces de l’armée zaïroises connues sous le nom de Katanyama. Selon l’information reçue, ces personnes auraient subis des traitements cruels, inhumains et dégradants, auraient été soumises à des actes de torture et certaines sommairement exécutées.
Selon les informations recueillies, pendant les 16 jours qu’a duré l’occupation du village Yungu, les forces du RCD Goma ont procédé à un pillage systématique des biens appartenant aux habitants ainsi qu’à l’incarcération de 40 villageois(es) qu’ils ont obligés à se coucher par terre durant chaque journée les yeux braqués vers le soleil. Les femmes ont été violées et ont subi des fouilles corporelles dégradantes tel que le touché vaginal en public afin de vérifier si elles ne cachaient pas de l’or. Parmis les victimes, la source d’information cite les noms suivants : Rael Mukandwa, Honorina, Mme Namkamba, Samaki Jenos, Eshima, Emanuel, Kingi Asasa, Maoshwa Kateleka, Famba, Yakweli, Lufungulo, Ernet Chofu, et Kasereka. Dr Asende Willondja, médecin du Centre de réhabilitation des victimes de la torture (CEDH) à Kazimia, et son assistant Mmunga auraient également été torturés à leur arrivée au village le 2 septembre 2002 alors qu’ils se rendaient sur place pour fournir une assistance médicale et alimentaire aux victimes qui présentaient des séquelles graves. Les forces du RCD Goma ont ravis tout leur équipement médical, les médicaments, 12 sacs de farine et 200 dollars destinés à l’achat de poissons pour les victimes.
En conséquence, et compte tenu de ces éléments, le Secrétariat international de l’OMCT vous prie, Monsieur le Président, de bien vouloir intervenir auprès des troupes qui agissent sous vos ordres afin de faire cesser immédiatement les arrestations et les détentions arbitraires, ainsi que l’utilisation de la torture et autres mauvais traitements à l’encontre des populations civiles. En outre, l’OMCT aimerait insister sur la nécessité d’ordonner une enquête complète et impartiale sur les circonstances de ces arrestations et de l’utilisation de la torture et autres mauvais traitements afin d’en identifier les responsables et de les poursuivre en justice en application du droit pénal et civil selon les normes et standards internationaux et de garantir aux victimes une réparation adéquate. Finalement, l’OMCT rappelle que les violences commises à l’encontre de la population civile constituent des violations graves du droit international humanitaire et des droits de l’homme.
Tout en vous remerciant de l’attention que vous accorderez à cette requête, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de ma très haute considération.
Eric Sottas
Directeur