Colombie
08.01.02
Interventions urgentes

Colombie: détention de quatre filles par des paramilitaires, l'une d'elles violée

Cas COL 080102.CC/VAW
EXACTIONS ENFANTS
Torture

Le Secrétariat international de l’OMCT requiert DE TOUTE URGENCE votre intervention dans la situation suivante en Colombie.

Brève description de la situation

Le Secrétariat international de l'OMCT a été informé de source sûre à propos de la détention arbitraire de quatre enfants de sexe féminin par des membres d’un groupe paramilitaire. Selon les informations reçues, l’une des filles a été violée pour la forcer à divulguer des informations. Ces événements se sont produits dans la région rurale de la municipalité de Santander de Quilichao, dans le département de Cauca.

Selon les informations reçues, divers groupes paramilitaires font régulièrement irruption dans les villages de Páez – Águila et de Vilachi y el Cóndor de Santander de Quilichao. Selon un rapport, les habitants appartenant aux communautés concernées sont très affectés par la disparition des quatre enfants dont les noms sont encore inconnus.

La même source d’information a également ajouté que la population est complètement terrorisée par la nouvelle méthode employée par les groupes paramilitaires, qui vise à forcer les détenues à révéler les identités des membres de leurs communautés qui ont soi-disant des liens avec des groupes de la guérilla dans la région; en particulier, parce que les groupes paramilitaires menacent de «commencer les exécutions dans les prochains jours».

Si l’on en croit cette information, il est à craindre qu’un nouveau massacre se produise bientôt dans ce département, qui a déjà souffert des activités des groupes paramilitaires ou autres groupes illégaux.

Le secrétariat international de l’OMCT partage la profonde préoccupation des organisations de défense des droits de l’homme colombiennes à propos des agressions sérieuses et continues commises contre les habitants du département de Cauca et condamne ce nouvel acte de violence, la persécution de la population civile, l’apparente impunité dont jouissent les coupables et le fait que les autorités municipales, départementales et nationales n’aient pas mis en place des mesures de protection destinées à prévenir ces actes ainsi que les menaces continues dont les habitants sont l’objet.

De plus, l’OMCT rappelle que la torture a été définie comme une offense qui doit être punie par le code pénal colombien et que l’Etat colombien a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant, selon laquelle « nul enfant ne doit être soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » (art.37).

Actions requises:

Nous vous prions de bien vouloir écrire aux autorités de Colombie, leur demandant:

i. de prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir l’intégrité physique et psychologique des habitants des villages de Páez - Águila, Vilachi y el Cóndor, de la municipalité de Santander de Quilichao ainsi que ceux du département de Cauca en général;
ii. de prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir la réhabilitation physique et psychologique des quatre enfants mentionnés plus haut, en particulier celle de la victime du viol;
iii. de garantir une enquête immédiate, exhaustive et impartiale à propos des faits décrits précédemment, d’en identifier les responsables, les traduire devant une cour de justice compétente et impartiale et leur appliquer les sanctions pénales, civiles et/ou administratives, telles que prévues par la loi;
iv. d’immédiatement mettre en œuvre les recommandations des organisations internationales et régionales des droits de l’homme, y compris celles du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et celles de la Commission Interaméricaine des droits de l’homme;
v. de garantir le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans tout le pays, conformément aux lois nationales et normes internationales, et plus particulièrement à la Convention relative aux droits de l’enfant et à la Convention contre la torture, toutes deux ratifiées par la Colombie.

Addresses :

· S.E. Andrés Pastrana Arango, Presidente de la República, Cra. 8 n°. 7-26, Palacio de Nariño, Santafé de Bogotá. Fax: (+57 1) 2867434; (+57 1) 2866842; (+57 1) 28421 86
· Consejería Presidencial de Derechos Humanos, Calle 7 n°. 6-54 Piso 3, Santafé de Bogotá, D. C. Fax: (+57 1) 337 13 51.
· Doctor Gustavo Bell Lemus, Ministro de la Defensa, Avenida El Dorado con Cra. 52 CAN, Santafé de Bogotá. Fax: (+57 1) 222 18 74; e-mail : (dirección electrónica): siden@mindefensa.gov.co
· Doctor Armando Estrada Villa, Ministro del Interior, Cra. 8 n°. 8-09 Santa Fe de Bogotá, Santafé de Bogotá. Fax: (+57 1) 286 80 25; (+57 1) 286 84 05; (+57 1) 281 58 84; e-mail: minisint@col1.telecom.com.co
· Doctor Edgardo José Maya Villazón, Procurador General de la Nación, Carrera 5 n°. 15-80, Santa Fe de Bogotá. Fax: (+57 1) 284 0472; (+57 1) 342 97 23 ; (+57 1) 282 76 14 e-mail : reygon@procuraduria.gov.co
· Doctor Luis Camilo Osorio, Fiscal General de la Nación, Diagonal 22 B n°. 52-01, Santafé de Bogotá. Fax: (+57 1) 570 20 08; (+57 1) 570 20 00; e-mail : contacto@fiscalia.gov.co; denuncie@fiscalia.gov.co; webmaster@fiscalia.gov.co
· Doctor Eduardo Cifuentes, Defensor del Pueblo, Defensoría del Pueblo, Calle 55 n°. 10-32 Santa Fe de Bogotá. Fax: (+ 57 1) 346 12 25
· General Fernando Tapias Stahelin, Comandante de las Fuerzas Militares, Avenida el Dorado con Cra. 52, Santafé de Bogotá. Fax: (+57 1) 222 29 35 ; e-mail : siden@mindefensa.gov.co; pilaque@cgm.mil.co


Veuillez aussi écrire aux représentations diplomatiques de Colombie dans vos pays respectifs.

Genève, le 8 janvier 2002

Veuillez nous informer de toute action entreprise en citant le code de cet appel dans votre réponse.