Union européenne
11.09.18
Interventions urgentes

Campagne pour le OUI au vote du Parlement européen sur la situation en HONGRIE - Lettre ouverte à Laurent Wauquie

(Dans le cadre de cette campagne le Secrétaire Général de l'OMCT a envoyé des lettres ouvertes à Mme. Annegret Kramp-Karrenbauer (Sécrétaire Générale du parti politique allemand CDU), à M. Laurent Wauquiez (Président du parti politique français Les Republicains) et à M. Pablo Casado (Président du parti politique espagnol Partido Popular).


LETTRE OUVERTE

Genève, Suisse

11 septembre 2018

M. Laurent Wauquiez

Président de LesRépublicains

Objet : Vote au Parlementeuropéen sur la situation en Hongrie


Cher Monsieur Wauquiez,


Nous vous écrivons respectueusement au sujet du vote qui aura lieu auParlement européen le 12 septembre prochain sur une proposition où il est demandéau Conseil, conformément à l’article 7, sous-article 1, du Traité de l’Unioneuropéenne, de constater l’existence d’un risque clair de violation grave parla Hongrie des valeurs qui constituent le fondement de l’Union.

Les réformes juridiques menées à bien par le gouvernement de la Hongrieces dernières années ont gravement sapé l’État de droit, l’indépendance de lajustice, des médias et des universités et menacent les organisations de lasociété civile et particulièrement, celles de défense des droits de l’Homme.

Au cours des cinq derniers mois, la Hongrie a mené de nombreuses actionscontraires aux principes des droits humains : des campagnes de discréditet d’intimidation contre la société civile indépendante ; la création d’un« impôt sur la liberté d’expression » de 25 % des revenus den’importe quelle organisation qui « soutient l’immigration » ;de nouvelles lois qui érodent gravement l’indépendance du pouvoirjudiciaire ; la classification de l’aide aux personnes migrantes ensituation irrégulière avec des peines allant jusqu’à un an de prison, ainsi quele refus d’aliments aux personnes demandeuses d’asile pour essayer de lesforcer à abandonner les zones de transit et à retirer leurs demandes d’asile,jusqu’à ce que la Cour européenne des droits de l’Homme oblige les autorités àabandonner cette pratique.

De nombreuses organisations de la société civile et organismesinternationaux, dont les Nations unies, le Conseil de l’Europe ou encorel’Union européenne, ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarme. Aprèsdes mois d’avertissements à l’attention de la Hongrie, le moment d’agirfermement ne peut plus être différé plus longtemps.

Monsieur Wauquiez, le 12 septembre lesParlementaires européens se trouveront face à un choix historique : soitenvoyer un message pour dire haut et fort que l’UE ne permettra pas qu’un desses États membres se détourne de la voie du respect des droits de l’Homme entant que valeurs communes du projet européen, soit regarder ailleurs unenouvelle fois et permettre que le gouvernement hongrois continue de violerouvertement les droits fondamentaux de ses citoyens en toute impunité.

Tenant compte du fait que le parti au gouvernement en Hongrie, leFidesz, fait partie du Parti populaire européen (PPE), il est de la plus hauteimportance que les autres membres du PPE envoient un message ferme qui déclarequ’indépendamment des affinités idéologiques, les valeurs de respect et dedéfense des droits de l’Homme, valeurs fondamentales de l’UE, ne sont pasnégociables.

Compte tenu de ce qui précède, nous faisons appel à vous, en tant quePrésident de Les Républicains, pour que vous demandiez publiquement à vosreprésentants au Parlement européen de voter OUI le 12 septembre prochain.

Nous vous remercions par avance de l’attention que vous porterez à notrerequête, et vous prions d’agréer, cher Monsieur Wauquiez, nos meilleuressalutations.

Gerald Staberock

Secrétaire général

Organisation mondiale contre la torture (OMCT)