Cameroun
06.12.00
Interventions urgentes

Cameroun: harcèlement

APPEL URGENT-L'OBSERVATOIRE

CMR 001/1200/OBS 122
Harcèlement
Cameroun
le 6 décembre 2000


L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme, programme conjoint de la FIDH et de l'OMCT, vous prie d'intervenir concernant la situation suivante au Cameroun.

Brève description de la situation :

L'Observatoire a été informé par plusieurs sources d'une vague d'intimidation visant plusieurs secteurs de la société civile engagée dans la dénonciation de certains événements récents.

En effet, à la suite de meurtres et de disparitions non élucidés, les ONG locales ainsi que des journalistes et des responsables religieux ont émis de vives critiques, depuis plusieurs mois, à l'encontre du Commandement opérationnel de Douala, qu'ils accusent d'être responsable de ces violations. Dès lors, toute personne impliquée dans ce dossier est systématiquement surveillée et menacée.

Cette situation s'est fortement dégradée lors de la découverte de fosses communes en octobre 2000. Dès le mois de novembre, la diffusion d'informations sur ces violations par les ONG et la mobilisation de la presse locale et internationale face à ces événements, ont renforcé les menaces pesant sur les défenseurs des droits de l'Homme.

Ces derniers, à l'instar des membres de l'Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture (ACAT) à Douala sont surveillés en permanence par les agents du Commandement opérationnel. Ils se sont postés en face de leurs bureaux, afin de surveiller toute entrée et sortie. Par ailleurs, la Commission gouvernementale pour les droits de l'Homme a effectué plusieurs visites surprises dans les bureaux de l'ACAT à Douala.

Dans le contexte déjà tendu qui prévaut aujourd'hui au Cameroun à la suite de la découverte de ces charniers, les menaces qui pèsent sur les défenseurs des droits de l'Homme et notamment de l'ACAT à Douala sont très inquiétantes. L'Observatoire est très préoccupé par ce harcèlement et rappelle à l'Etat du Cameroun, que, selon l'article 6 de la Déclaration du 9 décembre 1998 sur les défenseurs des droits de l'Homme, "chacun a le droit de publier, de communiquer à autrui ou de diffuser librement des informations et des connaissances sur tous les droits de l'Homme et toutes les libertés fondamentales ".




Actions demandées

Ecrire aux autorités camerounaises en leur demandant de :

i. mettre un terme à toute forme de harcèlement, menace ou toute autre violation des droits de l'Homme, à l'encontre des membres de l'ACAT à Douala et de toute autre personne prenant part à la dénonciation des violations qui seraient commises par le Commandement opérationnel de Douala.

ii Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l'Homme adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1998, en particulier à son article 1 qui dispose que "chacun a le droit, tant individuellement qu'en association avec d'autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l'Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international " et à son article 12.2, qui dispose que "l'Etat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d'autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre acte arbitraire dans le cadre de l'exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration ".

iv. plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'Homme et aux pactes régionaux et internationaux ratifiés par le Cameroun.

Adresses

- Monsieur le Président, Paul Biya. Palais de la Présidence. Fax 237 22 16 99



Paris - Genève, le 6 décembre 2000

Merci de bien vouloir informer l'Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.

L'Observatoire, programme conjoint de la FIDH et de l'OMCT, a vocation à protéger les défenseur des droits de l'Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible.

L'Observatoire a été lauréat 1998 du prix des Droits de l'Homme de la République Française.

Pour contacter l'Observatoire, appeler la Ligne d'Urgence Fax: 33 (0) 1 55 80 83 92
Tel FIDH: 33 (0) 43 55 20 11 Tel OMCT: + 41 22 809 49 39
E. mail : observatoire@iprolink.ch