Cameroun
08.05.01
Interventions urgentes

Cameroun: Arrestation et détention arbitraire d'une dizaine de manifestants

Cas CMR 080501

Le Secrétariat international de l'OMCT vous prie d’intervenir d’urgence sur la situation suivante au Cameroun

Description des faits :

Le Secrétariat International de l'OMCT a été informé par ACAT Cameroun et Agir Ensemble pour les Droits de l'Homme, tous deux membres du réseau de l'OMCT, de l'arrestation arbitraire et de la détention d'une dizaine de manifestants au Cameroun.

Selon les renseignements qui nous sont parvenus, la police camerounaise aurait arrêté une dizaine de manifestants dans le quartier New Bell de Douala, parmi lesquels se trouvent Thameni Djeukam, Léandre Djino, Peter William Mandio, Pokam Sindjou (chercheur à la faculté de philosophie, Yaoundé 1st University) et Olivier Sande.

Selon l'information reçue, ces personnes organisaient une veillée à la mémoire de toutes les victimes du régime en place au Cameroun depuis le 6 avril 1984 et plus particulièrement celles du Commandement Opérationnel. Le Commandement Opérationnel, établi en février 2000 pour lutter contre le banditisme, notamment à Douala, a été accusé de violer les droits de l'homme.

L'OMCT est gravement préoccupée par l'intégrité physique et psychologique de tous les détenus, et d'Olivier Sande en particulier, car il a déjà survécu à 40 jours de détention et à de mauvais traitements aux mains du Commandement Opérationnel en son lieu de détention connu sous le nom de "Kosovo". En outre, il est un témoin clé de violations des droits de l'homme, y compris de la torture et d'exécutions extrajudiciaires qui auraient été perpétrées par le Commandement Opérationnel.

Actions demandées :

Vous êtes prié de bien vouloir écrire aux autorités du Cameroun en leur demandant :

1. de prendre toutes les mesures nécessaires afin de sauvegarder l'intégrité physique et psychologique de Thameni Djeukam, Léandre Djino, Peter William Mandio, Pokam Sindjou et Olivier Sande;
2. d'ordonner leur libération immédiate en l'absence d'accusations juridiquement fondées ou, le cas échéant, de les poursuivre devant un tribunal impartial et compétent tout en garantissant leurs droits légaux en tout temps;

3. d'ordonner une enquête complète et impartiale sur les circonstances de ces arrestations afin d'en identifier les responsables et de les poursuivre en justice en application du droit pénal, civil et/ou administratif selon les lois en vigueur;

4. de garantir le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans tout le pays selon les lois nationales et les normes internationales.

Adresses :

Monsieur le Président Paul Biya, Palais de la présidence. Fax : +237 22 16 99

Veuillez également écrire à l'ambassade du Cameroun dans votre pays.

Genève, le 8 mai 2001

Nous vous prions de bien vouloir nous informer de toute action entreprise en citant dans votre réponse le code de cet appel.