29.10.01
Interventions urgentes

Argentine: La police réprime des enfants Mapuche qui manifestent pour préserver leur santé et leur environnement

EXACTIONS ENFANTS
Cas ARG 261001.EE/ESCRC
Traitement cruel, inhumain et dégradant, Droit à la santé et à la survie

Le Secrétariat International de l'OMCT vous prie d'intervenir DE TOUTE URGENCE dans la situation suivante en Argentine.

Description des faits

Le Secrétariat international de l'OMCT a été informé par une source digne de confiance que la police anti-émeute a réprimé brutalement une manifestation pacifique d’enfants appartenant à la communauté des Mapuche. Le 12 octobre 2001, une trentaine de policiers s’en sont pris à une trentaine d’enfants âgés de 6 à 17 ans pour les empêcher de peindre des slogans sur les murs de l’entreprise pétrolière REPSOL-YPF à Neuquén. Au cours de l’affrontement qui a suivi, plusieurs de ces enfants ont été battus à coups de bâton et de poing.

Les enfants voulaient protester contre l’empoisonnement progressif dont sont victimes les membres de la communauté Mapuche en raison de la contamination des nappes phréatiques de leur région. La communauté Mapuche est établie dans la zone de Loma de la Lata. Cette région contient le plus important gisement de gaz et l’une des plus grandes réserves pétrolières d’Amérique du sud. Selon les informations reçues, l’entreprise REPSOL-YPF, qui exploite ces ressources, serait responsable de la contamination.

Une étude effectuée par la Sous-secrétaire à la santé de Neuquén a montré que les Mapuche vivant dans la région de Loma de la Lata , en particulier les enfants et les personnes âgées, souffraient d’une forte concentration de métaux lourds, principalement de plomb, dans le sang et l’urine. L’intoxication serait due à la consommation d’eau, de végétaux et d’animaux contaminés. Selon les informations reçues, des enfants souffrent de difficultés de concentration, de perte progressive de la vue, de douleurs aux articulations et de problèmes rénaux.

Pour lutter contre ce phénomène, la justice argentine a imposé au gouvernement de Neuquén de fournir quotidiennement 250 litres d’eau non contaminée à chaque membre de la communauté. Selon les informations reçues, l’eau livrée en réalité n’atteint toutefois jamais la quantité prescrite.

Le Secrétariat international de l'OMCT exprime sa plus vive inquiétude quant à la situation des enfants Mapuche, en particulier quant à leur santé et leur intégrité physique. L’OMCT rappelle que l’Argentine, en ratifiant la Convention relative aux droits de l’enfant, a reconnu « que tout enfant a un droit inhérent à la vie », et s’est engagée plus particulièrement à assurer « dans toute la mesure possible la survie et le développement de l'enfant » (art. 6) Par ailleurs, l’Argentine a aussi reconnu « le droit de l'enfant de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier de services médicaux et de rééducation » (art. 24 (1)). Enfin, en vertu de l’article 37, l’Argentine est tenue de veiller à ce que « nul enfant ne soit soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».

Le Secrétariat international de l'OMCT souhaite aussi rappeler que l’Argentine, en ratifiant le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, a aussi reconnu « le droit qu'a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu'elle soit capable d'atteindre ». Dans ce but, l’Argentine s’est engagée en particulier à adopter « les mesures nécessaires pour assurer (…) le développement sain de l'enfant » (art. 12).

Action requise

Nous vous prions de bien vouloir écrire aux autorités de l’Argentine en leur demandant:

i. de prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir l'intégrité physique et psychologique des enfants Mapuche ;
ii. de prendre toute les mesures nécessaires afin que les enfants Mapuche bénéficient d’un état de santé compatible avec leur survie et leur développement ;
iii. de garantir que les droits inscrits dans la Convention relative aux droits de l'enfant soient appliqués sans discrimination à l'égard des enfants Mapuche ;
iv. de garantir, de manière générale, le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, conformément aux lois nationales et aux normes internationales et, en particulier, conformément à la Convention relative aux droits de l'enfant.

Adresses:

S.E. Doctor Fernando De la Rúa, Presidente de la República, Casa Rosada, Balcarce 50, Buenos Aires, CF Argentina; Fax : (+ 54-11) 331 6376, (+ 54-11) 4344-3789, (++54 11) 4334-3700/3800; E-mail: postmaster@presidencia.gob.ar, Spyd@presidencia.gov.ar

Dr. Jorge Enrique de la Rúa, Ministro de Justicia y Derechos Humanos, Ministerio de Justicia, Sarmiento 329 5 piso, Buenos Aires, Argentina; Tel: 4328-6038/4328-6039 Int 2561/2561; Fax: (+ 54-11) 4328-5395.

Dr. Domingo F. Cavallo, Minister of the Economy, Ministerio de la Economia, Buenos Aires, Argentina; E-mail: secpriv@mecon.gov.ar

Don Rafael Manuel Pascual, Presidente de Honorable Cámara de Diputados, Av. Rivadavia 1864, Buenos Aires, Argentina; Fax: (+ 54-11) 4954-1085; E-mail: rpascual@diputados.gov.ar

Subsecretaría de Derechos Humanos, Ministerio del Interior, Casa de Gobierno, Balcarce 50, Buenos Aires, Argentina; E-mail: sdh@wamani.apc.org

Doctor Julio Salvador Nazareno, Presidente Corte Suprema de Justicia de Argentina,Buenos Aires – Argentina; Fax: (+ 54 11) 437 11 540, (+ 54 11) 43710721.

Sr. Ministro del Interior, Casa de Gobierno, Balcarce 50, Buenos Aires, Argentina; Fax :(+54-11) 331 7354, (+ 54-11) 3129328; E-mail: postmaster@minte.gob.ar

Defensor del Pueblo de la Nacion, Dn. Eduardo Mondino, Montevideo 1244, C1018ACB – Ciudad de Buenos Aires; Tel. 0810-333-2762; Fax: (+ 54-11) 48 19 1581; E-mail: defensor@defensor.gov.ar

Human Rights Secretariat, Subsecretaria de Derechos Humanos, Dra. Alicia Pierini, Ministerio del Interior, Moreno 71 1 piso 5, Buenos Aires C.F., Argentina; Fax: (+ 54-11) 343 2326.

Veuillez également écrire à l'ambassade d ‘Argentine dans vos pays respectifs.



Genève, le 29 octobre 2001


Veuillez nous informer de toute action entreprise en citant le code de cet appel dans votre réponse.