Algérie
19.06.00
Interventions urgentes

Algérie: Violences policières

ACTION URGENTE - L’OBSERVATOIRE

Nouvelles informations
DZA 002 / 0003 / OBS 015.02
Violences policières
Algérie
Le 19 juin 2000

L’Observatoire pour la Protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme de la FIDH et de l’OMCT, vous prie d’intervenir de TOUTE URGENCE à propos de la situation suivante en Algérie:

Nouvelles informations :

L’Observatoire a été informé qu’une manifestation de familles de disparus a été violemment dispersée le 17 juin 2000 à Alger.

Selon les informations reçues, près d’une centaine de femmes, convoquées au tribunal de Hussein Dey à Alger, ont décidé d’entamer une marche jusqu'à la Maison de la presse lorsqu’elles ont appris que l’audience était reportée en septembre.

Pendant la marche, une femme a reconnu un policier en civil au sein du cortège et une échauffourée s’en est suivie. Les policiers ont alors dispersé violemment la manifestation, plusieurs femmes ont été battues et au moins trois d’entre elles ont été grièvement blessées.

Ces femmes étaient convoquées dans le cadre de procédures ouvertes par le Parquet d’Alger, visant à statuer sur le cas de disparus, lesquels sont considérés par les autorités comme étant partis de leur plein gré dans le maquis ; le Parquet s’appuie sur un article du Code de la Famille qui dispose qu’une personne est déclarée disparue si elle est partie de son plein gré, quatre ans après son départ. Cette procédure prévoit une aide matérielle aux familles, permettant notamment aux ayants droit de pouvoir disposer d’un éventuel héritage. Les familles contestent cette démarche qui constitue selon elles une négation du caractère forcé de la disparition de leurs proches, ainsi qu’un obstacle à la recherche de la vérité.

L’Observatoire est vivement préoccupé par ces faits, qui témoignent une nouvelle fois des graves entraves à la liberté de manifestation dont sont victimes les familles de disparus en Algérie.

Rappel des faits :

L’Observatoire avait été informé de nouvelles arrestations visant des membres des familles de disparus rassemblés, pour la troisième semaine consécutive, pour une manifestation pacifique devant la wilaya (préfecture) de Relizane.

Tous les manifestants présents le 22 mars 2000 sur la place de la wilaya, soit une quarantaine au total, avaeint été arrêtés par la police, conduits au commissariat pour y être interrogés avant de devoir signer un procès-verbal que la plupart d’entre eux, ne sachant pas lire, n’avait pu comprendre.

Le représentant de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), membre de la FIDH, entendu également par la police, et accusé de provoquer des troubles à l’ordre public.

Ces événements faisaient suite à une première vague d’arrestations survenue lors d’un rassemblement similaire de membres des familles de disparus le 15 mars 2000 à Relizane.

Actions demandées :

Merci d’écrire aux autorités algériennes et de leur demander de :

i. faire cesser immédiatement toute forme de violence et de répression à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme, y compris des familles de disparus;

ii. garantir aux défenseurs des droits de l’Homme la liberté d’expression et le droit d’association et de réunion conformément à l’article 6 et 5 de la Déclaration sur la protection des défenseurs des droits de l’Homme, adoptée le 9 décembre 1998, par l’Assemblée générale des Nations unies ;

iii. respecter les normes du droit international et les instruments juridiques régionaux auxquels l’Algérie a souscrit.

Adresses:

M. Bouteflika, Président de la République. Fax: (+213 2) 59 25 79

M. Yazid Zerhouli, Ministre de l’Intérieur, Ministère de l’Intérieur, 18 rue Docteur Saâdane, Alger, Algérie. Fax (+213 2) 73 61 06

M. Ahmed Ouyahia, Ministre de la Justice, Ministère de la Justice, 8 Place Bir-Hakem El-Biar, Alger, Algérie. Fax (+213 2) 92 55 57


Paris-Genève, le 19 juin 2000

Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.

L’Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. L’Observatoire a été lauréat 1998 du prix des Droits de l’Homme de la République Française.

Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence : Fax 33 (0) 1 55 80 83 92
Tel FIDH 33 (0) 1 43 55 20 11 OMCT + 4122 809 49 39
E.Mail: observatoire@iprolink.ch