Algérie
22.03.00
Interventions urgentes

Algérie: Arrestations-Violences policières

ACTION URGENTE-L’OBSERVATOIRE

DZA 002 / 0003 / OBS 015.01
Arrestations-Violences policières
Algérie
Le 22 mars 2000

L’Observatoire pour la Protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme de la FIDH et de l’OMCT, vous prie d’intervenir de TOUTE URGENCE à propos de la situation suivante en Algérie :

Nouvelles informations :

L’Observatoire a été informé des nouvelles arrestations visant des membres des familles de disparus rassemblés, pour la troisième semaine consécutive, pour une manifestation pacifique devant la wilaya (Préfecture) de Relizane.

Selon les informations reçues, tous les manifestants présents le 22 mars 2000 à 9h00 sur la place de la wilaya, une quarantaine au total et parmi lesquels une majorité de femmes, ont été arrêtés par la police et conduits au commissariat pour y être interrogés.

A l’issue de ces interrogatoires, les policiers leur ont demandé de signer un procès-verbal, alors que la plupart d’entre eux, ne sachant pas lire, n’ont pas pu comprendre le contenu de ce document.

Par ailleurs, selon les éléments d’information recueillis par l’Observatoire, le représentant de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), membre de la FIDH, entendu également par la police, a été accusé de provoquer des troubles à l’ordre public et a reçu des menaces visant à le dissuader de poursuivre l’organisation de telles manifestations.

Rappels des faits :

L’Observatoire était préoccupé par les arrestations de proches de familles de disparus venus manifester le 15 mars 2000 devant la wilaya (préfecture) de Relizane en Algérie.

Alors qu’une centaine de personnes s’apprêtait à se rassembler devant la wilaya (préfecture) à l’appel d’un représentant local de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) et du Comité de familles de disparus, un important dispositif des forces de police était déployé autour du centre de la ville.

Après avoir tenté de disperser les manifestants, la police a procédé à l’arrestation de plusieurs d’entre eux ; soit une quarantaine de personnes, dont une majorité de femmes et, parmi celles-ci, des femmes enceintes ou âgées. Des cas de brutalité et de violences policières (matraquages) avaient été rapportés.

Ces femmes avaient été conduites au siège de la Sûreté nationale pour un interrogatoire, puis relâchées quelques heures plus tard.

D’après les éléments recueillis par l’Observatoire, le représentant de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme avait été entendu par le Commissaire principal agissant sur ordre de la D.G.S.N. (Direction Générale de la Sûreté nationale) : des pressions et des menaces visant à le dissuader de poursuivre l’organisation de rassemblement du même type avaient été exercées.

Ces arrestations contredisent dans les faits les déclarations émanant des autorités algériennes selon lesquelles elles souhaitent que toute la vérité soit faite sur les cas de disparition. Cet événement laisse craindre le développement d’une politique visant à museler le mouvement des familles de disparus en Algérie et à passer sous silence les cas de milliers de personnes disparues depuis 1992.

Actions demandées :

Merci de bien vouloir écrire aux autorités algériennes en leur demandant de :

i. faire cesser immédiatement toute forme de violence et de répression à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme, y compris des familles de disparus ;

ii. garantir aux défenseurs des droits de l’Homme la liberté d’expression et le droit d’association et de réunion conformément à l’article 6 et 5 de la Déclaration sur la protection des défenseurs des droits de l’Homme, adoptée le 9 décembre 1998, par l’Assemblée générale des Nations unies ;

iii. respecter les normes du droit international et les instruments juridiques régionaux auxquels l’Algérie a souscrit.

Adresses :

M. Bouteflika, Président de la République. Fax : (+213 2) 59 25 79

M. Yazid Zerhouli, Ministre de l’Intérieur, Ministère de l’Intérieur, 18 rue Docteur Saâdane, Alger, Algérie. Fax : (+213 2) 73 61 06

M. Ahmed Ouyahia, Ministre de la Justice, Ministère de la Justice, 8 Place Bir-Hakem El-Biar, Alger, Algérie. Fax (+213 2) 92 55 57


Paris-Genève, le 22 mars 2000

Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.

L’Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. L’Observatoire a été lauréat 1998 du prix des Droits de l’Homme de la République Française.

Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence : Fax : 33 (0) 1 55 80 83 92
Tel FIDH 33 (0) 1 43 55 20 11 OMCT + 4122 809 49 39
E.Mail : observatoire@iprolink.ch