Rapport annuel 2024
08

Les migrant.e.s

La torture et la lutte pour les droits des personnes migrantes en Méditerranée

Chaque année, des milliers de migrant.e.s, de personnes réfugiées, de demandeur.euse.s d’asile cherchent à traverser la Méditerranée dans l'espoir d'une vie meilleure en Europe dont ils.elles pensent qu’elle leur apportera davantage de sécurité. La torture et les mauvais traitements sont leur lot quotidien. L'OMCT continue de documenter les violations des droits humains et leur impact sur les individus, les migrant.e.s et les communautés d'accueil, de plaider pour l'interdiction absolue de la torture pour tou.te.s et de défendre le droit de défendre les droits des migrant.e.s, en particulier en Tunisie et en Libye.

La réduction de l’espace civique en Tunisie et en Libye

Il est essentiel d'analyser la situation des droits humains des personnes migrantes qui transitent par la Tunisie et la Libye afin de soutenir les efforts des autorités pour qu'elles respectent leurs obligations en vertu du droit international des droits humains. Cette analyse favorise également la conception et la mise en œuvre éclairées de stratégies de protection transnationales visant à résoudre les problèmes à dimension transfrontalière, tout en facilitant le dialogue politique bilatéral et régional. Cependant, celles et ceux qui défendent les droits des migrant.e.s, y compris les innombrables victimes de torture, sont de plus en plus harcelé.e.s et poursuivi.e.s en justice. La réduction de l'espace civique prend une nouvelle dimension dans un contexte migratoire.

Faire face aux disparitions de personnes migrantes en Afrique

Dans ce contexte, l'OMCT et les membres du Groupe de travail sur la migration et la torture ont continué à mener des actions de plaidoyer pour améliorer la situation des migrant.e.s en Afrique. Leur publication conjointe, intitulée « Contribution à l'appel du Rapporteur spécial sur les droits humains des migrants sur les disparitions en contexte migratoire », qui relate des expériences documentées au Sénégal, au Niger, en Libye, au Ghana et en Gambie, appelle à une coopération renforcée entre les États et les organisations humanitaires afin d'améliorer la recherche et l'identification des personnes migrantes disparues et de soutenir les familles confrontées à l'incertitude quant au sort de leurs proches. Trop souvent, les migrant.e.s disparaissent à la suite de naufrages en mer, dans des conditions extrêmes dans le désert du Sahara ou lors de leur détention dans des centres en Libye.